Astou Sokhna perd la vie en voulant la donner. Après son admission, le 31 mars dernier au Centre hospitalier régional Amadou Sakhir Mbaye de Louga au Nord-Ouest du pays, elle décède en couches plusieurs heures après son arrivée.
Âgée d’une trentaine d’années, Astou, dont la grossesse était arrivée à terme, aurait rendu l’âme à cause d’une négligence du personnel de garde.
Le personnel de l’établissement aurait refusé sa requête de césarienne en arguant que l’opération n’était pas prévue. La patiente aurait même été menacée d’expulsion si elle insistait trop.
« Opérez-moi car je ne sais pas si je serai encore là demain », ce sont les derniers mots d’Astou Sokhna finalement morte avec son bébé.
Depuis plusieurs jours, l’affaire est à la Une de la quasi-totalité des quotidiens sénégalais. Sur les réseaux sociaux, les débats vont bon train à travers notamment le hashtag #Astousokhna.
La presse internationale, Le Monde par exemple, s’est également penchée sur ce drame qui suscite un tollé.
La famille éplorée souhaite porter l’affaire en justice. Diverses organisations féminines et de la société civile avaient programmé un sit-in le vendredi 15 avril 2022 à la place de la Nation à Dakar afin que justice soit rendue à la défunte et aux autres victimes. Ce rendez-vous a dû être reporté par les initiateurs pour se conformer à la procédure administrative.
Des acteurs de la société civile, parmi lesquels Gilles Yabi, le fondateur et directeur exécutif du Think Tank citoyen Wathi, appellent les gouvernants à s’attaquer en profondeur à la réforme du système de santé sénégalais considéré comme un grand corps malade.
D’ailleurs, des pétitions ont été lancées en ligne. L’une d’elles vise à « mettre fin à toutes les formes de violences que subissent les femmes à l’hôpital de Louga ». En outre, un collectif dénommé « Patients en Danger » a été formé par des citoyens sénégalais avec pour objectif d’interpeller l’État sur la nécessité de garantir l’accès à des soins adaptés et de qualité à la population et particulièrement aux femmes enceintes.
Boss Lady Afrique