Plusieurs exposants africains et de la diaspora s’étaient donnés rendez-vous le week-end dernier dans la capitale sénégalaise autour d’un cadre de partage de connaissances avec les acteurs locaux et de la sous-région, a constaté Boss Lady Afrique.
La première édition du Salon international de Dakar a vécu. Organisée à la place du Souvenir Africain du 12 au 13 février 2022, elle avait pour objectif de réactiver le sentiment patriotique pour le développement du continent. L’occasion était donnée à de nombreuses exposantes africaines et de la diaspora, à l’image de la Sénégalo-Malienne Marie Anna Traoré, pour venir présenter leurs produits et partager les connaissances avec les acteurs locaux et régionaux.
Installée depuis quelques temps à Dakar, cette entrepreneure dirige la société Mary’s, spécialisée dans les senteurs, les produits cosmétiques et tout ce qui concerne l’aromachologie, le bien-être et le psychisme à base de plantes africaines. Businesswoman dans l’âme, Mme Traoré vendait déjà, toute petite, un peu de tout pour être indépendante financièrement. « Déjà à l’âge de 8-9 ans, j’ai commencé à vendre. C’est une passion de vendre et d’être en contact avec les gens. L’entreprenariat s’est aussi imposé à moi, à un moment donné de ma vie. Pendant mes 15 années de mariage, j’étais en expatriation avec mon mari. Mais quand j’ai décidé de venir m’installer au Sénégal, du coup à un moment donné, il fallait que je m’investisse dans quelque chose. Et puis je me disais que les enfants ont grandi, je peux maintenant m’occuper de moi et de ce que j’ai envie de faire », nous a-t-elle confié.

Débuts difficiles
Elle souligne que son concept vise à développer une senteur bien africaine, thérapeutique et relaxante à l’échelle internationale. Ce salon est donc une opportunité pour elle pour montrer au public africain son savoir-faire. « C’est une très bonne chose parce que la Diaspora ne sait pas forcément ce qui se passe ici. Ils sont nombreux les clients qui veulent se procurer de l’encens que je fais par exemple, mais c’est souvent difficile. Si on a donc des entrepreneures là-bas qui peuvent nous créer le link, ce sera vraiment une bonne chose. Et nous avons espoir en voyant la belle organisation de cette première édition du salon »,a-t-elle salué.

De son côté, Aissatou Saka Ali Diouf s’est lancée dans la confection de vêtements à prix abordables depuis tout juste un an. Cette Sénégalaise d’origine nigériane est parvenue à mettre en place la marque Amida by Saka même si les difficultés subsistent toujours sur son chemin. « Je n’arrive encore pas à trouver un magasin pour exposer et vendre. La location est hyper chère à Dakar. Donc si on décrochait peut-être un financement de l’Etat, ça serait vraiment l’idéal pour nous parce que le coût du loyer est énorme. Et quand on veut faire de la mode à petits prix, on a besoin d’amoindrir les frais en fait », a-t-elle justifié.
Un salon melting pot
Une centaine d’exposants venus des Etats Unis, du Canada, de la France, du Togo étaient représentés à ce salon organisé à Dakar. Parmi les 3000 personnes attendues, des étudiants, des jeunes entrepreneurs et des chefs d’entreprises ont pris part à l’événement. « C’est une très bonne idée d’organiser ce salon parce que les entrepreneurs n’ont pas souvent une voix pour se faire connaître. Ce salon leur apporte beaucoup en termes de collaboration », explique Oumy Khairy Ka SALL, promotrice de Swahili, une marque qu’elle veut internationaliser.
Du côté des organisateurs, leur objectif était de réussir à faire adhérer les entrepreneures de la diaspora africaine, en se motivant et en s’encourageant mutuellement au bénéfice du continent. « L’enjeu c’était vraiment d’avoir du courage de sauter le pas, ça c’est une difficulté que j’ai ressenti de façon personnelle quand j’ai voulu m’implanter au Sénégal et je savais qu’il y a beaucoup d’entrepreneurs dans la même situation », a indiqué pour sa partMarguerite Corréa-Manning, fondatrice du premier Salon International de Dakar, par ailleurs entrepreneure et Business developer.
En marge du salon, des rencontres Be to Be ainsi que des panels ont été organisés. Les panélistes ont débattu autour du thème : « Leadership au féminin et les femmes qui reviennent investir au pays avec succès ». Chacun a évoqué son expérience concernant les difficultés de l’entreprenariat féminin en parlant du besoin de démissionner d’un emploi à temps plein pour se consacrer à son projet personnel. S’ils s’accordent tous que c’est un choix difficile, ils estiment néanmoins qu’il est réalisable par la force de la volonté et des sacrifices.