Dans un monde de plus en plus clivé et patriarcal, l’Afrique gagnerait à retourner dans ses traditions fondées sur le matriarcat, selon la professeure Fatou Kiné Camara, présidente d’honneur de l’Association des juristes sénégalaises (AJS).
Et si on redonnait le pouvoir aux femmes ? En tout cas, l’Afrique a déjà expérimenté leur gestion durant l’Egypte antique, appelée aussi Kemet. Selon Fatou Kiné Camara, enseignante à la Faculté de Droit de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, le berceau de la civilisation a vu naître « quatre pharaons femmes ».
Le règne de ces souveraines était fondé sur « l’amour, la justice, la vérité et la paix », a fait savoir, mercredi 2 mars à Dakar, cette personnalité reconnue dans la promotion des droits des femmes. Animant un panel sur « femmes et pouvoir politique dans la tradition africaine », Pre Camara ajoute que le pouvoir des femmes se traduit « par une gouvernance inclusive et un leadership éthique ».
Elle était assise aux côtés de sa collègue, la professeure Fatou Sow Sarr, directrice du laboratoire Genre et Famille, dans cette rencontre organisée en marge du lancement de Chapitre Sénégal, un réseau de diplômés de l’Institut de hautes études internationales et du développement (IHEID) de Genève, en Suisse. En présence de plusieurs figures féminines du pays et d’autres participants dont des étudiantes, elle a fait un exposé simultané en français et en wolof, captant tout son auditoire en raison des références utilisées dans ses explications.
Par ailleurs, le président de la commission scientifique du Chapitre Sénégal, Idrissa Ba, a noté que le choix de faire la conférence inaugurale du réseau sur la place de la femme dans le pouvoir politique « n’est pas fortuit ». Après des réflexions sur plusieurs thématiques dont la Covid-19, lui et ses camarades diplômés de l’IHEID ont constaté que le thème sur la femme est « très actuel ». Il souligne que « la réflexion va se poursuivre dans le pays et en dehors ».
Outre le « mentorat » qu’il fait, ce réseau « permet aux membres de se connaître et de mettre leur expertise au service du pays », a relevé le sociologue et homme politique Cheikh Tidiane Dièye. En dehors de celui-ci, Chapitre Sénégal est composée d’autres figures féminines à l’instar de Marie Bernadette Amy Dione Diouf vice-présidente du Chapitre et conseillère technique au ministère de la Femme.
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